Témoignage de Pierre enseignant dans un collège en zone REP+

Témoignage de Pierre enseignant dans un collège en zone REP+ (Refondation de l’éducation prioritaire) à Lille. J’ai le plaisir de vous partager son vécu suite à mon intervention hebdomadaire ayant pour thème : Sophrologie et gestion du stress au quotidien

« Je m’appelle Pierre, j’ai 47 ans, je suis enseignant.
Il m’a paru important de témoigner de mon expérience de la sophrologie. J’ai bénéficié de dix séances données par Anne DEBIAK, sophrologue. Je tente donc de vous dire ce que m’a apporté la sophrologie.
Mon ressenti global professionnel (je travaille dans un collège « difficile ») était qu’il y avait un grand gâchis. Je ressentais que l’énergie que je mettais dans mon travail disparaissait, « s’évanouissait » dans la classe. Il me semblait bien qu’il était temps pour moi de voir les choses d’un autre œil. Je ne savais pas que c’était tout simplement mon corps qui allait me guider. Seul, je serais certainement resté dans l’ombre.
Lorsque les séances de sophrologie ont été proposées, j’essayais de gommer mon a priori.
J’en avais un ; j’imaginais donc des moments de repos et je ne projetais pas plus loin mon imagination.
Dès la première séance, je sais pleinement que je suis en train d’acquérir une conscience différente de celle que j’ai tous les jours. Un peu finalement comme une évidence. Les autres séances mettent à jour, et, peu à peu, à maturité cette prise de conscience : le corps, les sensations, la pensée. Le fait de se laisser guider par mes propres sensations, de les accepter me semble aujourd’hui essentiel.
Il est facile de s’emporter parce que les élèves s’agitent, parlent, ne se mettent pas au travail. Si je suis incapable de ressentir les tensions des élèves, puis, celle qui monte en moi, voilà que tout s’accumule et finit par se manifester. Je parle à un enfant car il vient de me poser une question. Si mes sens se focalisent sur le fait que, pendant ce dialogue, l’élève ne cesse de jouer, de se retourner, de fouiller dans sa trousse, …etc., ma concentration baisse et je suis moi-même moins dans mon discours. Si j’ai pris conscience que l’agitation accapare mes sensations de façon désagréable, il est alors possible de « débrancher » en quelque sorte mes réflexes. De prendre du recul.
Ainsi, ma façon de ressentir les choses en classe de façon consciente et nouvelle m’a ouvert des horizons. Peut-être étais-je insuffisamment accompli ? Peut-être d’autres personnes arriveraient-elles autrement à des buts identiques ? Il est un fait pour moi que pratiquer régulièrement la sophrologie m’a donné une facette de philosophie de vie qui répond à mes
besoins.
Bien sûr, cette pratique a eu des bienfaits dans ma vie de tous les jours, et également dans la pratique de la musique. La respiration est au coeur du bon « fonctionnement » d’un trompettiste, elle est un point indispensable à découvrir ou à travailler pour tout le monde.
En conclusion, je me connais mieux moi-même en partie grâce à la sophrologie, et ceci me permet d’aller vers le ressenti des autres. Ce n’est pas rien.
Pierre ALLENDER le 18.11.2017 »

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